April 18, 2011

SÉQUELLES PSYCHOLOGIQUES DE LA BLESSURE ET GESTION DU STRESS

SÉQUELLES PSYCHOLOGIQUES DE LA BLESSURE
 
La blessure peut provoquer une période de doute et de stress accru, surtout lié au risque de se blesser à nouveau, ou de revenir au même niveau d’avant blessure.
On observe également une image du corps déformée (le corps est faillible) et une estime de soi en baisse. Quand une personne perd le contrôle de son corps (à travers une blessure), l’image de soi décroît énormément. Plus les athlètes sont jeunes, plus l’image du corps est importante pour le maintien d’une estime de soi.
Ces réactions sont temporaires et normales et vont même disparaître au fur et à mesure de la rééducation. Cependant, plusieurs facteurs permettent de comprendre la difficulté à gérer la blessure pendant la phase de rééducation.
NIDEFFER (1983) a montré que certains aspects de la rééducation sont essentiels pour éviter le stress chez le sportif blessé :
  • Recherche d’information : le sportif a besoin de comprendre ce qu’il se passe. Comprendre exactement la blessure et comment la guérir.
  • Altération de la confiance et l’estime de soi : le sportif ne croit plus en ses capacités et va se dévaloriser.
  • Certains sportifs ont plus de mal à digérer une blessure que d’autres, donc il faut bien connaître le sportif pour suivre ce long processus.
  • Les facteurs d’extraversion et d’introversion sont importants. Le sportif introverti aura tendance à être encore plus en retrait lors d’une blessure.
On a démontré que les sujets qui recouvraient leurs capacités plus rapidement sont souvent ceux qui ont eu une attitude positive pendant leur rééducation. Parfois même la blessure peut-être un tremplin vers d’autres apprentissages et permet à l’athlète de faire des performances supérieures à celles d’avant la blessure.
Le temps de repos imposé par la blessure peut également permettre de rebondir et se renforcer mentalement. Il s’agit de prendre le temps de comprendre le fonctionnement de son corps et d’apprendre à ne plus s’entraîner mal (ou éviter un surentraînement), et comprendre mieux comment l’esprit et le corps sont liés et avoir donc un plus grand contrôle sur les deux.
Avoir été blessé permet aussi d’apprendre à gérer ses douleurs. Il est fréquent de voir des sportifs qui ont été blessés jouer avec une « petite douleur » qu’ils ne jugent pas inquiétante. Elle fait partie de la pratique compétitive, et permet d’écouter son corps, de faire la différence entre des douleurs musculaires dites normales et celles qui peuvent engendrer de vraies blessures.
 Enfin, la blessure est un défi à relever et il est parfois utile de se remettre en cause sur le mode de vie, s’impliquer plus sérieusement dans l’entraînement, et savoir faire face à des émotions de toutes sortes. La force intérieure trouvée pendant la rééducation permet aussi de se renforcer mentalement pour la compétition, d’accepter plus les épreuves physiques et de donner une confiance en soi supplémentaire.
La médecine s’accorde sur un point, si les facteurs psychologiques sont résolus, les symptômes disparaissent. Ce qui veut dire, que tant que le mental n’est pas prêt à affronter la compétition, le corps ne suivra pas, ou fera défaut d’une manière ou d’une autre.
 
GESTION DU STRESS EN BLESSURES ET ENTRAINEMENT
 
En tant qu’entraîneur, éducateur ou même enseignant, il faut savoir réduire le sentiment négatif lié à la perte de contrôle de ses moyens et prévenir des athlètes blessés.Il y a des choses essentielles à savoir repérer :
  • Faire une détection précoce : Savoir détecter les changements physiques, émotionnels ou même comportementaux d’une personne
  • Conseiller rapidement ou établir un dialogue pour permettre de se rendre compte du stress lié à la blessure
  • Maintenir une relation positive et fournir un soutien social
  • Donner des informations tout au long de la rééducation (pendant, après pour discuter de sa place dans l’équipe par exemple).
Il faut maintenir autour du sportif blessé, un environnement ouvert à la discussion et surtout donner des réponses claires à ses interrogations. Tout ceci permet d’extérioriser ses angoisses et réduire le stress associé à la blessure.

DIFFERENCE STRESS-EMOTION-ANXIETE
 
Contrairement au stress ou à l’émotion (vécue avec des sensations de plaisir/déplaisir), l’anxiété est ressentie de manière pénible. Selon les individus, l’anxiété est vécue comme un état banal (appelé souvent trac) ou alors pouvant reposer sur une pathologie allant jusqu’à la panique. Dans la plupart des cas, les sportifs font l’expérience d’une anxiété non pathologique, mais à un certain point, elle peut devenir invalidante si la situation est vraiment perçue comme menaçante.

EMOTIONS EN SPORT
 
L’émotion consiste en plusieurs éléments, à la fois des comportements observables, et des changements physiologiques qui se produisent au niveau du système nerveux autonome. On parle ainsi d’activation et de lien avec la performance.
Cela permet de rendre compte que l’organisme ne fonctionne pas selon la même intensité. En sport, on parle de la loi Yerkes & Dobson (1908), « loi du U inversé », loi qui présente des relations entre activation, états psychologiques et performance


 

 
Il y a une relation entre activation et performance. Des travaux font apparaître l’idée d’une zone optimale dans laquelle les processus physiologiques sont en harmonie et fonctionnent de manière efficiente.
 
Ainsi, un certain niveau de stress et d’émotions serait facilitateur de la performance, puis passé un seuil, il deviendrait perturbateur en augmentant les tensions musculaires, en altérant la coordination neuromusculaire et en faisant varier les niveaux d’attention sélective et de concentration.