April 28, 2011

L'entraînement par la pliométrie (A bon entendant......)


L'entraînement par la pliométrie permet l'amélioration de la vitesse de course et de la performance au saut vertical sans augmenter les risques de blessures chez les garçons prépubères.

Au cours des dernières années, plusieurs études et expérimentations ont été menées sur les effets de l’entraînement pliométrique. Ces études font état d’amélioration considérable dans certains tests physiques (puissance des membres inférieurs et vitesse de course au sprint notamment) chez les adultes et les adolescents. Cependant, il existe très peu de données concernant les effets d’un tel entraînement sur les performances à la course (RV) et au saut vertical (SJ) chez les jeunes garçons prépubères. En comparant un groupe de garçons pré-pubères entraîné en pliométrie à un groupe contrôle, il fut clairement établi que la pliométrie entraînait une amélioration des résultats aux tests sans augmenter les risques de blessure.
Cette étude avait pour but de déterminer, tout d’abord, si l’entraînement pliométrique pouvait être appliqué a une population d’âge prépubère de manière sécuritaire et d’autre part, si c’était le cas, jusqu’à quel point pouvait-elle affecter la vitesse de course sur 30 mètres (RV) et l’impulsion au saut vertical (SJ). Pour cette raison, deux groupes de garçons pré-pubères ont suivi deux programmes d’entraînement différents, le premier composé d’exercices pliométriques (groupe JUMP) et l’autre, composé d’exercices généraux utilisés dans la réforme d’éducation physique (groupe CONT). Un entraînement de 4 semaines incluant l’endurance à la course, la flexibilité, la coordination et l’endurance musculaire a précédé l’entraînement spécifique pour les deux groupes, afin d’éviter les blessures. Les garçons étaient tous en santé, non athlètes et au premier stade de développement (selon Tanner). Ils n’avaient aucun antécédent de maladie chronique ou de blessure articulaire et musculaire. L’efficacité des programmes d’entraînement a été évaluée à partir de tests pré et post entraînement au niveau de la vitesse de course à plusieurs distances intermédiaires pour un sprint de 30 mètres et de la hauteur de saut vertical (SJ). Les sujets ont été habitués aux tests avant d’enregistrer leurs résultats. Il n’y avait évidemment pas de différence significative à ces tests entre les groupes avant l’entraînement. Les garçons furent par la suite surveillés étroitement au niveau médical durant l’entraînement, en cas de blessure. Les deux groupes ont effectué un entraînement échelonné sur une période de 10 semaines. Contrairement au groupe contrôle, le groupe expérimental a été soumis, lors de son entraînement, à une multitude d’exercices de  Speed Bound, réalisés sur une ou de deux jambes, ainsi qu’à une multitude de types de sauts verticaux. Ce sont des exercices assez typiques d’un entraînement en pliométrie.
Les résultats obtenus furent concluants. Les jeunes ayant participé à un programme d’entraînement en pliométrie ont vu leurs performances améliorées à presque tous les niveaux. Quant au groupe qui a participé à un programme d’éducation physique standard, leurs résultats sont demeurés les mêmes. L’entraînement en pliométrie a permis aux jeunes d’améliorer leurs résultats de plus de 2% pour tous les temps de passage lors de la course. Ils ont aussi amélioré leurs résultats au saut vertical de plus de 34%.
L’étude a aussi permis de constater qu’il y a dans chacun des groupes un écart significatif entre les temps de passage de 0-10m à 10-20m mais pas entre les temps de passage de 10-20m à 20-30m. On peut présumer que les jeunes tendent à atteindre leur vitesse maximale dans l’intervalle de 20-30m alors que les intervalles de 0-10m et 10-20m seraient en fait des phases primaires et secondaires d’accélération. Un autre fait intéressant à noter est qu’aucune blessure ni malaise dû à l’entraînement n’est apparue dans les deux groupes. Il semble donc qu’un entraînement modéré en pliométrie ne représente pas un risque plus élevé de blessure pour les jeunes.

De façon pratique, cette étude démontre qu’il n’y a aucun problème à entraîner des garçons pré pubères par la pliométrie, si c’est pratiqué à intensité modérée (avec des charges faibles et en mettant l’accent sur la vitesse). Selon cette étude, il faut préalablement entraîner les sujets non athlètes de manière générale afin de les préparer et d’éviter les blessures. Si l’entraînement est fait de façon sécuritaire et bien encadré, il ne comporte aucun risque de blessure supplémentaire et en plus, il aide à développer la vitesse de sprint et l’impulsion de saut. On ne sait cependant pas de façon certaine si l'entraînement en pliométrie donne des résultats supérieurs aux autres formes d'entraînement, ne sachant pas quels exercices furent fait dans le groupe témoin (fréquence, durée, intensité, types d'exercices).
Source primaire 
Effect of plyometric training on running performance and vertical jumping in prepubertal boys Kotzamanidis C J Strengh Conditionning Res 20(2): 441-445, 2006



La force chez les sprinters: dosage et périodisation


exemple athlète 100m 200m (fille)


réalisés a laide de sprint v 0.3

les periodes favorables

April 25, 2011

Biomécanique de la course

Résumé

Classiquement, pour expliquer la course au plan de la biomécanique, on prend comme repère le sol et l'évolution du bassin antérieurement et postérieurement à l'instant du soutien (moment où le bassin passe à la verticale de l'appui):(fig.1)
la phase d'amortissement est dite négative (perte de vitesse). elle commence avec la pose du pied et se produit jusqu'au soutien.
la phase d'impulsion est dite positive (reprise de vitesse). Elle se termine à l'instant où le pied quitte le sol en fin d'impulsion.



Le cycle des jambes (voir figure 2)


Le cycle antérieur:

type même de la fin de course des sauteurs, il est marqué par l'intention de ramener au plus vite son pied vers l'avant et le haut dès la fin de la phase d'impulsion. Carl Lewis était l'archetype de l'athlète en cycle antérieur (course en rétroversion du bassin).

Le cycle postérieur:

marqué par une montée ds talons au niveau du bas du dos (facilité par une antéversion du bassin) et donc par un "temps mort" entre fin de poussée et la reprise du sol (ex: Marie-josé Perec). ces explications généralement admises ont évolué avec, entre autres, les recherches d'Alain Piron.
Celui-ci décrit le sprint comme une succession de rebonds et non comme une suite de poussées des appuis vers l'avant et comme une recherche permanente de "mise en tension-renvoi". (fig3)


les mécanismes de la foulée

lorsque la jambe d'appui pivote autour du pied au sol, il se crée une certaine quantité de rotation avant, qui doit être compensée par la montée de la jambe libre (pour conserver l'équilibre général du corps). Selon Hopper, la surface balayée par la jambe d'appui doit être égale à celle balayée par la jambe libre.
En clair, il y a donc interaction-logique-entre les deux jambes.
Au cours de la 1ére partie de la oulée (amortissement), les membres libres "chargent " la jambe d'appui augmentant ainsi la tension, puis allègent cette jambes d'appui dans la dernière partie (impulsion), facilitant ainsi la propulsion vers l'avant.
Les bras et les épaules participent également à la charge et à l'allègement en fin d'impulsion.
La reprise du sol en coup de griffe (retour du pied vers l'avant) diminue la vitesse relative de ce pied par rapport au sol et limite donc les blocages. Ce griffé contribue ensuite à replacer le bassin en le réalignant par rapport à la jambe d'appui pour recevoir et restituer au mieux les forces de réaction du sol à l'ensemble du corps.

April 23, 2011

Affûtage et stress pré-compétitif

Introduction

Pour optimiser leur performance lors d'une compétition qui revêt une
importance particulière, les athlètes suivent généralement un modèle
d'affûtage : période de plusieurs jours au cours de laquelle la charge
d'entraînement est réduite de façon importante.

Définition et objectifs de l'affûtage


L'affûtage : « réduction progressive et non linéaire de la charge
d'entraînement pendant une période de durée variable, dont l'objectif
est de réduire les effets physiologiques et psychologiques négatifs de
l'entraînement quotidien et d'améliorer la performance sportive ».

L'objectif principal de l'affûtage est de réduire les effets négatifs de
l'entraînement intensif (ex : fatigue accumulée), et non pas tant de
développer les qualités physiologiques à des niveaux supérieurs. Pendant
cette période, les gains de performance sont principalement causés par
une réduction marquée des effets négatifs de l'entraînement et, par
conséquent, les athlètes doivent avoir atteint un niveau de condition
physique proche de celui visé lors de l'événement compétitif avant de
débuter la période d?affûtage. Les améliorations de performance
occasionnées par la période d'affûtage résultent en partie de
modifications hormonales.

Pendant cette période :

1.Le ratio testostérone/cortisol augmente, reflétant la prédominance
d'une activité anabolique accrue.

2.Le volume de globules rouges et d'hématocrite augmente.

3.La concentration d'haptoglobine (une glycoprotéine responsable de
combiner les molécules de fer à l?hémoglobine) augmente.

4.L'activité de la créatine kinase (indice de stress occasionné par
l?entraînement) diminue.

Par ailleurs, les périodes d'affûtage sont souvent associées à une
amélioration de la qualité du sommeil, une perception de l'effort
réduite, une réduction de la sensation de fatigue, une diminution des
perturbations de l'humeur et une sensation de vigueur accrue.

Réduction de la charge d'entraînement

La charge d'entraînement ? ou stimulus d'entraînement ? peut être
décrite comme une combinaison du volume, de l'intensité et de la
fréquence d'entraînement. La stratégie d'affûtage optimale visera donc à
réduire la charge d'entraînement de façon à éliminer la fatigue
accumulée, tout en conservant une charge d'entraînement suffisamment
grande pour ne pas perdre les adaptations physiologiques et
psychologiques. En effet, si une charge trop importante ne permet pas
d'éliminer la fatigue accumulée et, par conséquent, de bénéficier
complètement des effets de l'affûtage, un stimulus d'entraînement
insuffisant peut entraîner un désentraînement plus ou moins rapide.

Réduction de l'intensité de l'entraînement

Pendant l'affûtage, une diminution de l'intensité de l'entraînement est
associée à une réduction des adaptations physiologiques et à un déclin
de la capacité de performance. Le maintien d?une intensité
d'entraînement élevée pendant toute la durée de la période d'affûtage
est essentiel, peu importe le niveau de performance des athlètes.

Réduction du volume d'entraînement

Les améliorations de performances provoquées par l'affûtage sont plus
importantes lorsque le volume d'entraînement est réduit de 50-90 %.

Réduction de la fréquence d'entraînement

La plupart des études démontrent qu'une fréquence d'entraînement réduite
pendant 2-4 semaines permet d'améliorer ou de maintenir les adaptations
positives occasionnées par l'entraînement. Cette réduction de la
fréquence d'entraînement doit être de l'ordre de 30-50 pourcent chez des
athlètes de niveau moyen et de inferieurà 20 pourcent chez les athlètes
de haut niveau et ceux évoluant dans des sports ou la technique joue un
rôle primordial.

April 18, 2011

SÉQUELLES PSYCHOLOGIQUES DE LA BLESSURE ET GESTION DU STRESS

SÉQUELLES PSYCHOLOGIQUES DE LA BLESSURE
 
La blessure peut provoquer une période de doute et de stress accru, surtout lié au risque de se blesser à nouveau, ou de revenir au même niveau d’avant blessure.
On observe également une image du corps déformée (le corps est faillible) et une estime de soi en baisse. Quand une personne perd le contrôle de son corps (à travers une blessure), l’image de soi décroît énormément. Plus les athlètes sont jeunes, plus l’image du corps est importante pour le maintien d’une estime de soi.
Ces réactions sont temporaires et normales et vont même disparaître au fur et à mesure de la rééducation. Cependant, plusieurs facteurs permettent de comprendre la difficulté à gérer la blessure pendant la phase de rééducation.
NIDEFFER (1983) a montré que certains aspects de la rééducation sont essentiels pour éviter le stress chez le sportif blessé :
  • Recherche d’information : le sportif a besoin de comprendre ce qu’il se passe. Comprendre exactement la blessure et comment la guérir.
  • Altération de la confiance et l’estime de soi : le sportif ne croit plus en ses capacités et va se dévaloriser.
  • Certains sportifs ont plus de mal à digérer une blessure que d’autres, donc il faut bien connaître le sportif pour suivre ce long processus.
  • Les facteurs d’extraversion et d’introversion sont importants. Le sportif introverti aura tendance à être encore plus en retrait lors d’une blessure.
On a démontré que les sujets qui recouvraient leurs capacités plus rapidement sont souvent ceux qui ont eu une attitude positive pendant leur rééducation. Parfois même la blessure peut-être un tremplin vers d’autres apprentissages et permet à l’athlète de faire des performances supérieures à celles d’avant la blessure.
Le temps de repos imposé par la blessure peut également permettre de rebondir et se renforcer mentalement. Il s’agit de prendre le temps de comprendre le fonctionnement de son corps et d’apprendre à ne plus s’entraîner mal (ou éviter un surentraînement), et comprendre mieux comment l’esprit et le corps sont liés et avoir donc un plus grand contrôle sur les deux.
Avoir été blessé permet aussi d’apprendre à gérer ses douleurs. Il est fréquent de voir des sportifs qui ont été blessés jouer avec une « petite douleur » qu’ils ne jugent pas inquiétante. Elle fait partie de la pratique compétitive, et permet d’écouter son corps, de faire la différence entre des douleurs musculaires dites normales et celles qui peuvent engendrer de vraies blessures.
 Enfin, la blessure est un défi à relever et il est parfois utile de se remettre en cause sur le mode de vie, s’impliquer plus sérieusement dans l’entraînement, et savoir faire face à des émotions de toutes sortes. La force intérieure trouvée pendant la rééducation permet aussi de se renforcer mentalement pour la compétition, d’accepter plus les épreuves physiques et de donner une confiance en soi supplémentaire.
La médecine s’accorde sur un point, si les facteurs psychologiques sont résolus, les symptômes disparaissent. Ce qui veut dire, que tant que le mental n’est pas prêt à affronter la compétition, le corps ne suivra pas, ou fera défaut d’une manière ou d’une autre.
 
GESTION DU STRESS EN BLESSURES ET ENTRAINEMENT
 
En tant qu’entraîneur, éducateur ou même enseignant, il faut savoir réduire le sentiment négatif lié à la perte de contrôle de ses moyens et prévenir des athlètes blessés.Il y a des choses essentielles à savoir repérer :
  • Faire une détection précoce : Savoir détecter les changements physiques, émotionnels ou même comportementaux d’une personne
  • Conseiller rapidement ou établir un dialogue pour permettre de se rendre compte du stress lié à la blessure
  • Maintenir une relation positive et fournir un soutien social
  • Donner des informations tout au long de la rééducation (pendant, après pour discuter de sa place dans l’équipe par exemple).
Il faut maintenir autour du sportif blessé, un environnement ouvert à la discussion et surtout donner des réponses claires à ses interrogations. Tout ceci permet d’extérioriser ses angoisses et réduire le stress associé à la blessure.

DIFFERENCE STRESS-EMOTION-ANXIETE
 
Contrairement au stress ou à l’émotion (vécue avec des sensations de plaisir/déplaisir), l’anxiété est ressentie de manière pénible. Selon les individus, l’anxiété est vécue comme un état banal (appelé souvent trac) ou alors pouvant reposer sur une pathologie allant jusqu’à la panique. Dans la plupart des cas, les sportifs font l’expérience d’une anxiété non pathologique, mais à un certain point, elle peut devenir invalidante si la situation est vraiment perçue comme menaçante.

EMOTIONS EN SPORT
 
L’émotion consiste en plusieurs éléments, à la fois des comportements observables, et des changements physiologiques qui se produisent au niveau du système nerveux autonome. On parle ainsi d’activation et de lien avec la performance.
Cela permet de rendre compte que l’organisme ne fonctionne pas selon la même intensité. En sport, on parle de la loi Yerkes & Dobson (1908), « loi du U inversé », loi qui présente des relations entre activation, états psychologiques et performance


 

 
Il y a une relation entre activation et performance. Des travaux font apparaître l’idée d’une zone optimale dans laquelle les processus physiologiques sont en harmonie et fonctionnent de manière efficiente.
 
Ainsi, un certain niveau de stress et d’émotions serait facilitateur de la performance, puis passé un seuil, il deviendrait perturbateur en augmentant les tensions musculaires, en altérant la coordination neuromusculaire et en faisant varier les niveaux d’attention sélective et de concentration.
 
 

April 17, 2011

Lésions musculaires des ischio jambiers

Lésions musculaires des ischio jambiers

Introduction

L'atteinte des ischio jambiers (IJ) représente avec celle du droit fémoral et du gastrocnémien médial, l'une des pathologies musculaires les plus rencontrées dans le sport. Les connaissances thérapeutiques actuelles et le "bégnicité" de cette lésion, ne sont pas si évidentes aux vues du taux de complications rencontrées à partir d'un certain seuil de gravité. Cela signifie qu'aucune pathologie musculaire ne doit être sous estimée, et que chacune d'entre elles nécessite une prise en charge et un suivi stricte. En effet, il ne faut pas être laxiste sur les délais d'indisponibilité car on connait le comportement des sportifs, qui tend à reprendre plutôt trop tôt que trop tard. La prise en charge, essentiellement kinésithérapique aura plusieurs buts : optimiser la cicatrisation, prévenir les éventuelles complications, retrouver un muscle fonctionnel et au moins aussi efficace qu'avant la blessure. Tout cela en un minimum de temps. Elle permettra aussi et ainsi d'occuper le sportif et d'éviter toute tentative de reprise spontannée de sa part. Si le sportif est soigné, il comprendra qu'il en a besoin. Alors que si on le lâche dans la nature en lui disant "tu pourras reprendre dans 1 mois", la reprise sera risquée et très certainement anticipée. Le traitement devra par contre respecter certains principes et certains délais pour ne pas que l'effet obtenu soit l'opposé de l'effet souhaité, c'est à dire l'aggravation du problème.

I. Généralités sur les ischio jambiers (IJ)  

Les ischio jambiers (IJ) sont constitués de trois muscles bi articulaires et d'un muscle mono articulaire : le chef court du biceps fémoral. Ce sont des muscles très denses en collagène, et dont les dispositions anatomiques sont particulières.
- Le semi tendineux présente une organisation musculo tendineuse en série, et un tendon distal très long ;
- Le semi membraneux est très étalé en largeur, s'insère par un large tendon proximal, et distalement par une insertion principale et deux secondaires ;
- Le biceps fémoral est lui constitué comme son nom l'indique de deux chefs, un long bi articulaire et un court mono articulaire ;
Ce sont des muscles pennés. Les muscles pennés ont une capacité de raccourcissement qui est fonction de la longueur des fibres musculaires qui les composent, et qui est donc moins importante que les muscles dont les fibres sont organisées longitudinalement. En revanche, la force de contraction est plus élevée que pour un muscle fusiforme, à surface de section égale. De plus, la force de contraction des muscles pennés est proportionnelle à l'angle de pennation alors que le raccourcissment est lui inversement proportionnel à cet angle. La richesse de ces muscles en tissu conjonctif dense, leur confère une raideur passive qui permet une économie d'énergie, mais qui réduit nettement leur potentiel d'extensibilité.
Ce groupe musculaire a une action directe sur la hanche et sur le genou. Au niveau de la hanche, il permet principalement l'extension et secondairement les mouvements de rotation. Ses actions sur le genou sont plus complexes. En effet, les ischio jambiers sont les principaux fléchisseurs de genou en chaîne cinétique ouverte (CCO), mais ils deviennent extenseurs et agonistes du quadriceps en chaîne cinétique fermée (CCF). Fidèles au paradoxe de LOMBARD. Les ischios jambiers ont également un rôle essentiel dans la stabilisation rotatoire du genou, à l'image de rênes directrices. Cette action sur la rotation a un rôle directionnel, et protecteur des composants articulaires du genou (ménisques, ligaments...).
Les ischio jambiers ont aussi des rôles indirects sur le rachis, la cheville et le pied, et de ce fait, pourront être en cause par leur raideur excessive dans certaines lombalgies et pathologies pôdales. Outre l'aspect anatomique et structurel des ischio jambiers qui leur confèrent une raideur passive naturelle, on pense que le mode de vie moderne et la position assise prolongée (au bureau ou à l'école toute la journée et le soir devant la télévision) participent à l'hypo extensibilité de ces muscles. 

II. Anatomo pathologie

Les ischio jambiers sont des muscles poly articulaires, ce qui signifie qu'ils sont soumis à une grande variation de longueur. Par ce simple fait, leur vulnérabilité est élevée. Mais ils sont également de bons candidats aux lésions car leur mode de contraction en pratique sportive est principalement excentrique, et on connait l'effet iatrogène de ce type de travail musculaire. De plus, ce travail excentrique est en réalité souvent excessif à cause d'un ratio quadriceps/ischio jambiers, favorable aux extenseurs du genou. Les ischio jambiers sont aussi sollicités dans les efforts de propulsions et d'accélérations, gestes lors desquels ils peuvent voir une partie de leur capital en fibre se romptre brutalement. 
La raideur passive naturelle et/ou acquise des ischio jambiers, est elle un facteur de risque intrinsèque ou un facteur protecteur des lésions musculaires ? Si l'on en croit le schéma ci dessous, la raideur protège des lésions musculaires en accordant une marge de manoeuvre entre l'apparition des douleurs liées à la mise en tension, et le seuil de rupture des fibres musculaires. 

graphique_IJpetit
Cette courbe montre qu'un muscle raide permet de garder une certaine distance du seuil lésionnel

Les lésions des ischio jambiers surviennent, selon le mécanisme lésionnel, à différents endroits. Il y a des désinsertions proximales du tendon commun, des lésions myo tendineuses distales, et des lésions du corps musculaire. Les lésions du corps musculaire se divisent en deux catégories :
- Les lésions du parenchyme musculaire, qui semblent représenter la minorité de la totalité des atteintes ;
- Les décollements myo aponévrotiques, au niveau de l'aponévrose péri musculaire ou d'une cloison centro musculaire. L'IRM est l'élément diagnostic de ce type d'atteinte.

Comment réagit l'organisme à une lésion musculaire ?
1. La dégénérescence musculaire
Elle débute dès la première heure post traumatique et correspond à une phase de dégénérescence non inflammatoire. Arrive ensuite une phase de dégénérescence extrinsèque, qui elle est inflammatoire, avec l'envahissement du site lésionnel par des macrophages, poly nucléaires... qui vont phagocyter les fibres musculaires nécrotiques. Un oedème péri lésionnel va limiter l'extension territoriale de l'inflammation.
2. La régénérescence musculaire
Elle sera possible grace à l'activation des cellules satellites (cellules de MAURO), présentent entre la membrane basale et le sarcolemme. Ces cellules vont subir plusieurs transformations jusqu'à devenir des myoblastes. Ces derniers prolifèrent et s'alignent à la face interne de la membrane basale pour constituer une chaîne cellulaire. Ces myoblastes vont ensuite fusionner pour former une grande cellule poly nucléée : le myotube, qui évoluera ensuite vers la fibre musculaire. L'intégrité de la membrane basale est capitale dans le processus de régénérescence, car celle ci sert de charpente. 
On n'obtiendra pas toujours une restitution ad integrum  du tissu musculaire, car la qualité de la régénérescence dépend de plusieurs facteurs :
- L'intégrité de la membrane basale, et donc l'importance du traumatisme ;
- La vascularisation et l'apport en oxygène nécessaire à la prolifération cellulaire ;
- L'innervation, nécessaire à la maturation et à l'orientation métabolique des fibres (I, IIa, IIb) ;
- La mise en tension des fibres pour guider l'orientation spatiale de ces néofibres ;
- L'âge : les muscles "jeunes" ont un meilleur potentiel cicatriciel que les muscles "âgés" ;

III. Facteurs favorisants

- Age: c'est indiscutablement un facteur de fragilisation du tissu musculaire ; 
- Mauvaise hygiène de vie : dette de sommeil, troubles bucco dentaires... ; 
- Diététique inadaptée : hydratation insuffisante, alimentation hyper carnée, acide... ; 
- Défaut ou absence d'échauffement
- Défaut de préparation athlétique : mauvaise planification des entrainements, entrainements inadaptés aux conditions de match, préparation abusive ; 
- Prise d'anabolisants ou de corticoïdes
- Stress ; 
- Conditions climatiques : froid et humidité ;

IV. Conditions de survenue 

Une lésion musculaire des ischio jambiers peut survenir lors d'un dépassement des possibilités d'extensibilité du muscle : par exemple lors d'un contrôle en porte manteau, sur une glissade incontrôlée, ou dans les derniers degrés d'un mouvement de shoot chez un footballeur. Une lésion peut également arriver lors d'une contraction intense et brutale du muscle en position d'étirement : par exemple sur une accélération. La phase active d'un mouvement pliométrique peut aussi générer des lésions musculaires (impulsions, accélérations).
Certains muscles ou groupes musculaires sont particulièrement sujets aux lésions. En général, les muscles poly articulaires, qui sont des muscles à dominante phasique, sont potentiellement plus sujets aus lésions que les mono articulaires, toniques. 
Tous les sports ne sollicitent pas les même muscles de la même manière. En effet, certains sport qui demandent des effort d'explosivité avec déplacements de charges importantes sont plus contraignant pour nos systèmes musculo tendineux que d'autres. De ce fait, on rencontre plus de lésions des ischio jambiers chez les footballeurs ou les rugbymen, que chez les nageurs ou les cyclistes.

V. Examen clinique

L'interrogatoire est une étape essentielle pour faire le diagnostic. On va chercher à connaitre le geste lésionnel (sur une accélération, lors d'une frappe de balle...), puis on va demander au patient son ressenti au moment de l'accident (sensation de claquement parfois audible, sensation d'un coup de fouet ou coup de poignard, impression du muscle "qui se met en boule"). Enfin, on demandera au sportif quelles étaient les suites immédiates de l'accident musculaire (a t il pu poursuivre le match ou pas ? Pouvait il marcher ? Quelle était l'importance de la douleur ?).
L'inspection se fera à l'issu de l'interrogatoire et pourra retrouver : un oedème, une tuméfaction, une ecchymose, et si l'examen clinique est suffisamment précoce, une solution de continuité témoignant d'une déchirure de nombreuses fibres musculaires et donc d'une lésion de gravité relativement importante.
L'examen clinique recherchera ensuite la fameuse triade douloureuse. Elle consiste à provoquer ou à majorer la douleur lors d'un examen palpatoire, lors d'une mise en tension passive et active (contraction) du muscle.
La palpation devra être fine, précise et surtout pas négligée. Elle permettra de déterminer précisément le muscle atteint et pourra aussi mettre en évidence une solution de continuité musculaire. Le siège de la lésion sera bien entendu déterminé par la présence d'un point de douleur exquise à la palpation.
La mise en tension passive du muscle ou du groupe musculaire visiblement atteint, déclenchera une douleur en cas de lésion. II ne sera pas nécessaire d'insister et de majorer l'étirement si le sportif souffre (c'est bien là que tu as mal ? Tu es sûr que c'est là ? Si je majore la flexion tu as encore plus mal ?). En revanche on accompagnera la mise en tension passive d'une nouvelle palpation afin de préciser un peu plus encore la localisation de l'atteinte. Il faudra tenir compte de la l'angle de flexion de hanche à laquelle survient la douleur. En effet, plus l'angle de flexion sera faible, plus le pronostic sera défavorable.
La contraction : on peut la demander dans les trois courses du muscle, mais si elle est douloureuse en course interne, elle le sera dans les courses moyenne et externe. Là encore, une douleur en course externe uniquement aura meilleur pronostic qu'une douleur en course interne. On pourra combiner à la contraction, une palpation la plus précise possible. 
L'interrogatoire et la palpation sont réellement les deux éléments clef du diagnostic, car les signes cliniques d'une contusion musculaire seront quasiment les mêmes que ceux d'une lésion intrinsèque avec une triade positive. Cependant la mise en tension passive et les contractions dans différentes courses permettrons d'estimer plus ou moins bien le degré de gravité de la lésion et nous le verrons plus tard, seront déterminant pour autoriser ou non le sportif à reprendre l'entrainement. 

VI. Examens complémentaires

Le diagnostic d'une lésion est clinique. Cependant il est impossible de déterminer précisément le stade de la lésion uniquement par la clinique. C'est pour cette raison qu'on va pouvoir faire appel au radiologue. Mais il est important de noter que les conduites diagnostiques seront différentes selon qu'on ait affaire à un professionnel du sport ou à un sportif du dimanche ou des jours fériés. En effet, il ne sera pas nécessaire d'encombrer les services d'imageries pour préciser la gravité d'une lésion musculaire chez une personne qui fait 1 match de rugby par an le jour du repas annuel de son ancien club. En revanche, un footballeur ou un rugbyman professionnel aura tout intérêt à ne pas perdre de temps, et cela conduira à la réalisation d'une imagerie poussée.

1. L'échographie

C'est un examen très intéressant qui ne sera pas réalisé avant le 3ème jour post traumatique. De plus, l'échographie n'aura d'intérêt que pour un stade 2 et plus ; elle permettra de mettre en évidence l'importance de l'hématome et des lésions. L'échographie est le seul examen dynamique possible.

2. L'IRM

Une IRM ne doit pas être indiquée systématiquement. Son coût élevé (environ 200 euros) et les délais d'attente dans certains services doivent pousser les médecins à prescrire des IRM avec parcimonie et à faire confiance à la clinique dans les cas "classiques". Mais sa prescription est tentante puisque c'est la technique la plus performante, qui donnent des éléments que l'échographie ne décèle pas. Elle permet de préciser certaines localisations comme les enthèses, les lésions profondes, les jonctions myo aponévrotiques ou myo tendineuses. Son indications sera parfois nécessaire lors de la suspicion de complications.

VII. Classification des lésions musculaires

La classification actuelle comporte 5 stades de gravité. La gravité des lésions musculaires est importante à connaitre car c'est elle qui va conditionner la conduite thérapeutique et la date de reprise des activités sportives.
Stade 0
Il est défini par l’atteinte réversible de fibres musculaires.
Les symptômes sont une douleur modérée, une contracture musculaire, une diminution de la force.
La récupération est complète en quelques heures.
Stade 1
Il est défini par l’atteinte irréversible de quelques fibres musculaires et l’intégrité du tissu conjonctif de soutien (TC).
Les symptômes sont les mêmes qu’au stade 0 en plus marqués.
La régénération des fibres musculaires assure une récupération totale en quelques jours.
 Stade 2
Il est défini par l’atteinte irréversible d’un contingent réduit de fibres musculaires et l’atteinte modérée du TC sans désorganisation exagérée. Il ne présente pas d’hématome, notamment à l’échographie.
Les symptômes sont une douleur vive, survenant au cours du geste sportif mais n’imposant pas l’arrêt immédiat de l’effort. Le retentissement fonctionnel varie avec la localisation de la lésion.
L’évolution est rapidement favorable. Une cicatrisation de bonne qualité peut être obtenue mais il n’y a pas de restitution ad integrum.
 Stade 3
Il est défini par l’atteinte de nombreuses fibres musculaires, l’atteinte marquée du TC qui se trouve désorganisé et la formation d’un hématome intra musculaire localisé.
Les symptômes sont une douleur aigue survenant au cours de l’activité sportive et imposant l’arrêt de cette dernière. L’impotence fonctionnelle est marquée.
L’évolution est longue mais la durée variable (6 à 12 semaines). Elle dépend de l’importance des lésions anatomiques initiales : nombre de fibres, volume de l’hématome, état de l’aponévrose.
Elle dépend également de la qualité du traitement depuis la phase initiale jusqu’à la phase réadaptation.
Stade 4
Il est défini par la rupture partielle ou totale du muscle, l’atteinte massive du TC et la formation d’hématome volumineux et diffus.
Les symptômes sont une douleur violente survenant au cours du geste sportif et imposant l’arrêt immédiat de l’activité.
L’impotence fonctionnelle est totale.
L’évolution n’est pas aussi mauvaise qu’on pourrait le craindre. Dans les ruptures totales du muscle la rétraction des deux moignons musculaires est suffisamment importante pour que la cicatrice fibreuse ne soit soumise à aucune traction. La lésion devient indolore et elle est d’autant mieux supportée sur le plan fonctionnel que le muscle atteint fait partit d’un groupe musculaire agoniste, ce qui permet une compensation par les autres muscles.

Délais statistiques d'indisponibilité
- Stade 1 : 1 à 2 semaines ;
- Stade 2 : 3 à 12 semaines ;
- Stade 3 : 6 à  semaines ;
- Stade 4 : entre 3 et 6 mois ;
Dans tous les cas, la reprise du sport ne devra être autorisée qu'après la disparition de la symptomatologie clinique : indolence lors de contractions résistées en course externe, disparition des contractures.

VIII. Prise en charge thérapeutique

Le traitement kinésithérapique est primordial. Il a pour objectifs, d'optimiser la cicatrisation et de redonner au tissu musculaire ses propriétés biomécaniques physiologiques. La masso kinesitherapie aidera à obtenir la meilleur restitution anatomique possible et conditionnera ainsi la fonction musculaire qui elle, conditionnera l'efficacité du geste sportif.
Les phases du traitement seront globalement les mêmes quelque soit le stade de la blessure. Mais la durée de chaque phase augmentera avec le degré de gravité de celle ci. 

1. Prise en charge immédiate 

La conduite thérapeutique immédiate à avoir, est l'application du protocole RICE :   
- R : rest ;
- I : ice ;
- C : compression ;
- E : elevation ;
Il existe 2 moyens mémo techniques en français : GREC et BREF :
- G : glace ;
- R : repos ;
- E : élévation ;
- C : compression ;
et
- B : bandage ;
- R : repos ;
- E : élévation ;
- F : froid ;
Le premier geste à faire immédiatement après le traumatisme est la mise en place d'un bandage compressif à l'aide d'une bande auto adhésive de préférence ou alors avec une bande élastique adhésive (strap). La compression doit être très forte les 20-30 prmières minute et diminuée ensuite afin d'éviter l'effet garrot. Un point de pression peut être réalisé par une portion de mousse dense en regard de la lésion. On peut aussi imbiber une compresse d'arnica et la placer sous le bandage à l'aplomb de la déchirure.
La mise au repos des muscles du membre pelvien passe par la mise en décharge et l'utilisation de béquilles les premiers jours. Une contention pourra également être réalisée afin de limiter la mise en tension du muscle.
Le sportif devra réaliser plusieurs fois par jour des cures de cryothérapie de 20 à 30 minutes ainsi que des mises en déclive du membre atteint.
Les massages intempestifs du foyer lésionnel sont totalement contre indiqués en phase aiguë car ils peuvent être responsables  :
- D'une calcification secondaire ;
- D'une cicatrisation anarchique ;
- De complications veineuses ;
Les AINS n'ont pas non plus leur place les 5 jours consécutifs à la lésion musculaire. En effet, leur action va minorer la phase cellulaire de l'inflammation et c'est surtout ce qu'on ne veut pas ! 

2. Prise en charge au stade sub aiguë

Le drainage pourra être réalisé manuellement ou "robotiquement" à l'aide de la technologie ICOONE. Un défaut de drainage pourra conduire à un enkystement sero hématique.
Les massages profonds à visée trophique ne devront pas être trop précoces (pas avant le 3ème jour pour un stade 1, pas avant le 8ème jour pour un stade 3) et réalisés avec prudence. Les conséquences de massages précoces ont été précisées précédemment.
Des mises en tension douces (ou tractions douces) du site en réparation, auront pour but de guider, d'orienter la cicatrisation afin d'éviter la formation d'une cicatrice anarchique, hypertrophique, qui correspond à un noeud fibreux peu extensible (fibrose). Volontairement je n'utilise pas le mot étirement car le but de ces tractions douces est trophique, structurel, et non pas neuro musculaire. Ces mises en tension seront effectuées sous le seuil de la douleur. 
La physiothérapie permettra d'accélérer un peu ce processus de cicatrisation. L'efficacité des US n'est pas spectaculaire, l'utilisation d'IR et de la laserthérapie semble intéressante. 
L'imagerie mentale est à enseigner aux joueurs afin qu'ils entretiennent au minimum un schéma moteur des gestes sportifs. 
Des étirements musculaires passifs et activo passifs relaieront ensuite les tractions douces. Ils auront pour but de redonner de l'élasticité, de l'extensibilité et de la souplesse au musclue atteint et au groupe musculaire auquel il appartient. Des levées de tension viendront diminuer la tension active en luttant contre les probables contractures. Les étirements auront donc des effets biomécaniques et neuro musculaires.
Un travail physique épargnant le site lésionnel sera bien évidemment fait. Les moyens pour cela seront : la musculation à distance, la natation, le vélo, l'elliptique, le footing.
Le travail musculaire devra être progressif, et réalisé de manière analytique puis globale.
Dans un premier temps, le renforcement sera effectué de manière analytique et selon tous les modes de contraction (éléctrostimulation, isométrique, concentrique, excentrique) mise à part le mode pliométrique que l'on réalisera plus tard. Il est impensable de remettre sur le terrain un footballeur ou un rugbyman sans avoir entrepris de travail excentrique des ischio jambiers. D'une part car ce type de contraction participe à l'organisation du tissu cicatriciel, et d'autre part car c'est un mode de contraction iatrogène qui va nécessiter une préparation. Cela est d'autant plus vrai que la cicatrice nouvellement formée est vierge de ce type de contrainte. Des contractions concentriques sur chaise à quadriceps seront nécessaires mais pas suffisantes car peu adaptées à la fonction sportive des ischio jambiers. Autoriser un joueur à rejouer après un travail uniquement concentrique et statique en rééducation équivaut à lancer un skieur sur une piste olympique alors qu'il n'a rien descendu d'autre que des pistes vertes pendant sa préparation. C'est voué à l'échec !
Le renforcement musculaire se fera également de manière globale, en sollicitant toute la chaîne cinétique en rapport avec le geste sportif. Le but de cela est de faire un renforcement "intelligent" en se rapprochant le plus possible du geste lésionnel et d'intégrer progressivement le groupe musculaire convalescent dans les gestes sportifs.




La reprise de terrain insistera sur le geste sportif, sur le geste lésionnel et sur le travail physique spécifique à la discilpline et au poste occupé par le joueur (endurance, explosivité, vitesse...). Le physique a était jusque là entretenu à minima sur ergocycle et par la musculation à distance. Le schéma du geste sportif a lui était en parti conservé pas l'imagerie mentale. Le staff médical et le préparateur physique tiendront compte des premières des premières sensations des sportifs sur le terrain. 

IX. Complications des lésions musculaires

Les séquelles de lésions musculaires qu'on peut rencontrer sont les suivantes :
- Cicatrice fibreuse ;
- Hématome enkysté ;
- Ostéome musculaire ;
- Récidive ;
C. BENEZIS a réalisé une étude entre 1976 et 2005 prenant en compte 8580 cas de lésions musculaires. Il a trouvé :
- Des séquelles dans 9.5 % des cas pour des lésions de stade 1 ;
- Des séquelles dans 14.3 % des cas pour des lésions de stade 2 ;
- Des séquelles dans 39.1 % des cas pour des lésions de stade 3 ;
- Des séquelles dans 47.8 % des cas pour des lésions de stade 4 ;
- Au total, il a retrouvé des séquelles dans 23.3 % des cas ;
Ces données montrent que plus la gravité de la lésion est importante, et plus le risque de séquelle est important.
Son étude a également permis de hierarchiser la fréquence des séquelles :
- Les cicatrices fibreuses représentent 43.8 % des complications ;
- Les ruptures vieillies et les hématomes enkystés  représentent chacun 20.1 % des complications ;
- Les myosites ossifiantes représentent 14.2 % des séquelles ; 
Il a aussi mis en évidence le pourcentage de guérison de ces complications après plusieurs mois d'arrêt sportif et de traitement :
- 88.2 % pour les hématomes enkystés ;
- 85.9 % pour les fibroses ;
- 82.3 % pour les ruptures itératives ;
- 78.3 % pour les ossifications ;
Ces complications sont responsables de douleurs résiduelles pouvant altérer le niveau sportif ou même empêcher la pratique sportive. Comme nous l'avons vu juste au dessus, le risque de séquelles est d'autant plus élevé que la lésion est grave, et certains muscles sont particulièrement candidats à ces complications (hématomes enkystés au niveau des mollets, fibrose des ischio jambiers...).

1. Cicatrice fibreuse

Description
Le processus de cicatrisation ne se passe pas toujours comme on l'espère et le site lésionnel se voit parfois comblé d'un tissu de moins bonne qualité que le tissu musculaire initial. Un tissu fibreux anarchique, inextensible, et adhérent des structures avoisinantes (aponévroses et muscles voisins) va se former. Cette fibrose adhérente ne présente pas les mêmes caractéristiques biomécaniques que les fibres musculaires (élasticité, extensibilité, résistance, contractilité) et sera une zone de faiblesse musculaire et le siège privilégié de lésions itératives. De plus, les adhérences et l'épaisseur de ce tissu de substitution sont responsables de douleurs chroniques qui peuvent influencer négativement le niveau de l'athlète.
Examen
C'est l'échographie qui permettra de faire le diagnostic.
Traitement
Les techniques fibrinolytiques les plus efficaces seront à mettre en oeuvre. Il ne sera pas la peine de perdre son temps et son énergie avec l'application d'US qui ne viendront jamais à bout d'une fibrose de cette épaisseur. Les moyens sont les suivants :
- Les ondes de choc ;
- Les MTP ;
- Les assouplissements posturaux qui vont permettre une compensation de la zone hypo extensible en assouplissant le muscle dans sa globalité ;
- Les techniques de contracter/relâcher qui vont mettre en tension spécifiquement les éléments non contractiles (tendons et fibrose) ;
- Technologie ICOONE ;
- Travail musculaire excentrique ;
- Laserthérapie ? Les résultats sont encourageants, à voir avec plus de recul ;
Il est important de noter que ces techniques font partie du protocole thérapeutique classique des lésions musculaires, afin justement de prévenir ce type de complication. Et le traitement préventif sera d'autant plus efficace que la fibrose n'est pas encore totalement installée. La cicatrice fibreuse évolue à partir du 20ème jour après l'accident. C'est donc aux alentours de cette période qu'il faudra être particulièrement vigilant et efficace dans ses techniques.
Des infiltrations sont parfois proposées mais la chirurgie reste exceptionnelle. Elle consiste en une résection du tissu fibreux, et ce, en cas d'échec d'un traitement conservateur bien conduit.

2. Enkystement sero hématique

Description
Pour que cette complication soit possible, il faut qu'il y ait un saignement relativement conséquent. On la rencontrera donc surtout à partir d'un stade 3. Les massages profonds précoces ne font qu'aggraver le saignement et peuvent alors être responsables de cette complication. Les infiltrations de corticoïdes peuvent aussi être source d'enkystement. Il est cliniquement possible de sentir cet hématome qui est responsable d'une tuméfaction fluctuante au niveau du site lésionnel. Les douleurs causées par cet hématome seront une fois de plus un obstacle à l'élévation du niveau de jeu du sportif.
Examen
L'échographie mettra bien évidement en évidence la présence d'un liquide mais aussi et surtout l'enveloppe fibreuse de ce liquide, confirmant l'enkystement.
Traitement
Le traitement symptomatique de référence est une ponction évacuatrice sous contrôle échohgraphique. La chirurgie est proposée après récidives.
Cette complication ne devrait pas exister et le meilleur moyen de prévenir ce problème est de prendre en charge sérieursement et précocément la lésion tant au stade aiguë que subaiguë. RICE, drainage, contractions isométriques précoces.


3. Ostéome musculaire

Description
Appelée aussi hématome calcifié ou myosite ossifiante, cette complication est la plus rare. Elle survient suite à des lésions graves avec hématome profond. En effet, un hématome proche du fût fémoral et en contact avec des cellules périostées aura de grandes chances de s'ossifier. Et ce risque sera encore majoré par des massages acharnés en profondeur qui augmentent le saignement de la lésion. Les douleurs du patient seront particulièrement importantes et impotentes dans le cadre de cette complication.
Examen
Clinique, radiologique, échographique, scintigraphique.
Traitement
AINS, radiothérapie à dose anti inflammatoire avant un traitement chirurgical dans le cas où l'ostéome reste gênant. La chirurgie consiste tout simplement à exciser cet ostéome.

4. Récidive

Les trois complications précédentes sont sources de récidive. La moins bonne qualité du tissu de substitution est responsable d'une zone de faiblesse qui sera bien évidemment le site privilégié d'une ou de plusieurs récidives.

Il est important également de noter qu'une thrombo phlébite peut également faire partie de la liste des complications des lésions musculaires. Il faudra être particulièrement vigilant chez les sportifs vétérans, mal pris en charge, avec un terrain variqueux. Le sexe féminin est aussi un facteur de risque de thrombo phlébite.

X. Prévention des lésions musculaires

La prévention des lésions musculaires est axée sur : les règles hygiéno diététiques et la préparation physique.

1. Les règles hygiéno diététiques

Ce sont les règles communes à toutes les pathologies musculo tendineuses.
Il faudra tout d'abord dépister et prendre en charge un éventuel foyer infectieurx à distance (foyer bucco dentaire, ORL). 
Le sportif devra respecter un temps de sommeil suffisant (8 h pour un adulte), en évitant l'excès festif pour les noctambules, ou autres divertissements nocturnes (console de jeux, poker...). 
La nutrition est un facteur préventif très important et difficile à inculquer aux jeunes sportifs en début de carrière. Si il y a UNE règle à respecter c'est : MANGER EQUILIBRE. Chaque aliment apporte des choses positives comme négatives. L'excès de l'un ne sera pas bon, et l'insuffisance de l'autre sera source de carences. Mais les dépenses énergétiques et les principes alimentaires du sportifs ne sont pas les mêmes que pour le non sportif, et il y a donc des règles à connaitre :
- Eviter en excès l'alimentation hyper carnée (protéines animales) ;
- Limiter les graisses saturées (charcuterie, fromage...) ;
- Limiter les aliments et boissons trop acides (agrumes...) ;
- Limiter les friandises (bonbons, chocolat...) ;
- Etre généreux sur les apports hydriques (2 à 3 litres par jour en fonction de la température) ;
- Lutter contre l'acidose par des boissons alcanisantes (Vichy, Saint Yorre, Badoit, Punch Power), et remplir les stocks de glycogène (Punch Power) ;
Si on prend l'exemple du football, l'apport énergétique quotidien doit être d'environ 3500 kcal avec la répartition suivante :
- 60 % de glucides ;
- 25 % de lipides ;
- 15 % de protides ;
Ces données ne sont pas valables pour tous les sports et notamment pour les sports de longue durée (un cycliste ou un marathonien n'irait pas loin avec 3500 kcal) ou pour les sports de force (haltérophilie...).

2. La préparation physique

Il y a 5 points tous aussi importants les uns que les autres.
Les bilans réguliers
Ils auront pour but de quantifier : la force musculaire, la souplesse, les capacités physiques (VO2 max, détente, puissance, force, vitesse...) des sportifs afin d'assurer un suivi dans le but de prévenir les blessures (en corrigeant les défauts détectés), de mieux préparer le sportif (en définissant les domaines à travailler préférentiellement), et d'objectiver l'évolution ou la progression du sportif. Ils serviront de référence tout au long de la saison, donc il ne faut pas attendre que le sportif soit blessé pour évaluer ses performances et capacités physiques.
La préparation musculaire
Elle devra être globale et analytique. Mais dans tous les cas elle devra rester fonctionnelle et logique, c'est à dire en rapport avec les actions spécifiques de chaque groupe musculaire (principalement du travail excentrique des ischio jambiers en CCO, travail pliométrique en CCF...). La préparation travaillera sur le geste sportif c'est à dire en chaine musculaires (IMOOVE, KABAT). Les programmes de musculation ne seront pas les mêmes entre un sprinteur et un marathonien, ni entre un rugbyman et un nageur. Ces programmes peuvent aussi différer pour deux joueurs d'un même sport qui veulent encore améliorer leur principal atout (un attaquant de foot peut vouloir améliorer sa puissance, un meneur de jeu sa vivacité, et un milieu défensif son endurance). Le renforcement musculaire devra être guidé par les bilans réalisés préalablement, et recherchera un équilibre articulaire qui passera par l'amélioration des ratios agonistes/antagonistes (on pense ici aux lésions des ischio jambiers, aux publagies, aux lésions des tendons de la coiffe des rotateurs...). Ceci aura un but préventif et une influence sur les performances sportives.
Les étirements
Un muscle ou un groupe musculaire hypo extensible limitera un mouvement. Pour maintenir l'efficacité d'un geste sportif, l'amplitude du mouvement devra rester élevée et les restrictions articulaires seront ainsi compensées par les articulations sus et/ou sous jacentes avec un risque de surmenage. C'est ce qu'on rencontre chez le footballeur aux ischio jambiers hypo extensibles qui va compenser lors de la frappe de balle par une rétroversion de bassin avec risque de lombalgies à moyen terme. C'est aussi le cas du tennisman qui lors de son service va compenser une pathologie d'épaule par une hyper extension lombaire et/ ou par un valgus exagéré de coude, développant ainsi des lésions à distance du problème initial. 
Il faudra donc lutter tout au long de la saison et de la carrière du sportif contre ces hypo extensibilités qui touchent préférentiellement les muscles poly articulaires, par des étirements passifs de longue durée ou postures (étirements d'environ 1 minute).
Des étirements passifs de courte durée (20 à 30 secondes) sont indiqués tout au long de la saison pour les groupes musculaires les plus sollicités selon le sport pratiqué. ils auront pour but d'améliorer la tolérance à l'étirement et permettront de revenir à un tonus musculaire de repos après une séance ou une compétition. Les étirements passifs font partie de l'entretien des sportifs, tout au long de leur carrières mais n'ont pas leur place avant un match.
Avant un match ou avant une compétition, l'athlète réalisera des étirements dynamiques en situation réelle c'est à dire debout. Ces étirements participeront à l'échauffement en augmentant la température musculaire, ils amélioreront la kinesthésie et la proprioception du sportif, et prépareront le muscle à résister à des tensions musculaires extrèmes qu'il subira pandant le match.
L'échauffement
C'est quelque chose qu'on fait d'instinct et que même les sportifs de faible niveau font. Il a pour but de préparer, physiquement (mise en route cardio respiratoire, échauffement musculo tendineux), techniquement (se familiariser avec le ballon, la pelouse, parler tactique avec ses partenaires) et mentalement (se concentrer, "rentrer dans le match", superstition). Il sera efficace lorsque la température corporelle sera suffisamment élevée pour que l'organisme tolère les contraintes qu'on lui imposera, et dépendra pour cela de la température extérieure et de l'âge de l'athlète. Il est en revanche difficile de standardiser un échauffement car le versant mental est très important, peut être même autant que le versant biomécanique et physiologique, si on regarde la manière dont s'échauffait le fameux footballeur Diego MARADONNA et le sprinteur Usain BOLT encore aujourd'hui. La réalité dépasse parfois la science.
La récupération
Elle est essentielle chez les sportifs professionnels et chez les sportifs dont le temps consacré à leur activité physique dépasse 10 h par semaine. En effet on peut considérer que nous ne sommes pas conçus pour faire 15 h de sport intensif par semaine et cela pendant 15 ans ou plus. La nature n'est pas suffisante pour assureer une récupération correcte lorsque l'organisme subit des entrainements pluri quotidiens. C'est pour cela qu'imposer des temps de repos aux sportifs sera bénéfique : c'est reculer pour mieux sauter. La récupération va chercher à optimiser l'élimination des déchets métaboliques, à activer et accélérer les processus de réparation tissulaire et à refaire des stocks énergétiques. Pour arriver à cela, les moyens sont les suivant :  
- La cryothérapie : très intéressante dans les sports de contact ;
- La pressothérapie ;
- La récupération active ;
- L'electrothérapie ;
- Les étirements : passifs de courte durée (20 à 30 secondes) sans rechercher une mise en tension maximale pour ne pas achever les fibres déjà bien agressées par l'activité physique ;
- Les massages circulatoires manuels, mais pas de massages appuyés et profonds qui peuvent aussi être agressifs pour les tissus pré lésés par l'activité physique ; 
  - Les massages et drainages mécaniques type ICOONE, qui sembles préférables aux massages manuels en post effort car ils agissent en décomprimant les tissus ;
- L'utilisation de chaussettes de récupération type ProRecup Elite  de BV Sport, à porter au moins 2 h après l'effort (lors du trajet de retour, à la maison) ;    
- L'hydratation (Vivhy Celestins, Punch Power, Powerade...), alimentation glucidique (Punch Power) ; 
- Le sommeil
- La gestion du stress

cryotherapie
Cryothérapie

photoelitesite
Chaussettes de récupération haut de gamme à porter pendant au moins  2 heures après l'effort

XI. Critères de reprise du sport 

Il faudra tenir compte de trois paramètres principaux afin d'autoriser un sportif à reprendre son activité sportive : les délais statistiques, les données cliniques et les tests chiffrés (isocinétisme, Myotest, dynamomètre). Dans certains cas compliqués, l'imagerie peut être indiquée, mais pas dans les cas de lésions musculaires "classiques".      
Il faudra bien entendu essayer de ne pas se tromper quant à la date de la reprise, mais en cas de doute il sera  légitime de jouer la carte de la prudence plutôt que de prendre un risque qui pourra être conséquent pour le joueur et pour le club. 

1. Les délais statistiques

Ce sont de bons indicateurs mais ils ne sont pas à respecter au jour près. C'est en autre pour ça qu'on ne trouve pas deux fois les mêmes dans la littérature. De plus, ils indiquent plus une fourchette qu'un délai précis car de multiples paramètres entrent en jeu pour la cicatrisation, et parce que si la classification anatomo pasthologique décrit 5 stades, il existe en pratique une multitude de stades intermédiaires non définissables.
Les délais statistiques d'indisponibilité :
- Stade 1 : entre 1 et 2 semaines ;
- Stade 2 : entre 3 et 4 semaines ;
- Stade 3 : entre 6 et 12 semaines ;
- Stade 4 : entre 3 et 6 mois ;

2. L'examen clinique

Il est le meilleur indicateur de l'évolution réelle de la blessure, et c'est lui qui doit avoir le dernier mot pour autoriser la reprise du sport après avoir tenu compte des autres données (statistiques, chiffrées). Il arrive que l'examen soit trompeur, notamment lorsque la clinique a trop d'avance sur les délais statistiques. Cela signifie, soit qu'il y a eu au départ une surestimation de la lésion, soit que le sportif est en avance sur le programme classique, et c'est là qu'il faudra opter pour la prudence et essayer de perdre un peu de temps pour se rapprocher des délais statistiques. 
L'examen clinique comporte comme pour faire le diagnostic : deux examens passifs (palpation et étirement) et un actif (contractions).
La palpation
Si elle était déterminante pour faire le diagnostic, elle n'aura pas le droit de veto pour empêcher la reprise du sport. Car en effet la palpation du site lésionnel peut rester douloureuse ou sensible très longtemps, alors que les autres tests et que la pratique sportive ne le sont pas. Donc la palpation est quelques chose que l'on fait mais qui n'a pas grande valeur car elle ne pourra pas à elle toute seule contre indiquer la reprise du sport.
L'étirement
Au moment de se poser la question d'autoriser ou non le joueur à reprendre l'entrainement, les étirements classiques ne devraient plus être douloureux depuis un petit moment car ils font partie du programme de rééducation. Et à moins que le sportif ait caché les douleurs ressenties lors des étirements, ces derniers ne devraient pas être problématiques. Pour les tester on effectuera un étirement classique, en essayant de cibler précisément le muscle atteint. Le sportif décrira une sensation d'étirement classique (sensation optimiste) ou une douleur localisée au niveau du site lésionnel (douleur péjorative). Il sera intéressant de comparer l'angle d'apparition de la sensation d'étirement afin d'objectiver le test. 
Les contractions
Là encore, à moins que l'athlète ait omït de nous dire qu'il ressentait des douleurs pendant les exercices de renforcement au cours de la rééducation, lorsque a reprise est envisagée, il ne devrait plus avoir mal lors de contractions en course interne et moyenne et même externe. Mais nous allons tester le muscle en bout de course externe. En effet, nous allons mettre ses ischio jambiers en position d'étirement et on va lui demander de contracter fort. Ce test isométrique doit être indolore pour permettre au sportif de reprendre son activité physique. Il existe également un test dynamique qui consiste à bloquer net un mouvement de flexion de genou. Pour cela, le patient est en procubitus, il réalise des flexions/extensions de genou résistées modérément manuellement, et sans le prévenir on va bloquer son mouvement de flexion en résistant beaucoup plus d'un coup. Il faudra également, et cela va de soit que le sportif ne ressente plus de douleur lors des exercices excentriques et pliométriques.  

   3. Les tests chiffrés

Isocinétisme
Le moyen de mesure le plus connu est paradoxalement le moins répandu. C'est l'appareil d'isocinétisme. En effet, son coût faramineux est un frein à son développement dans le milieu libéral. Il permet de mesurer la force musculaire en excentrique comme en concentrique selon un mode de contraction isocinétique (à vitesse constante). Il faudra néanmoins pour évaluer les résultats, avoir des éléments de comparaison controlatéraux et homolatéraux (réalisés régulièrement au cours de la saison lorsque le membre est sain). En ce qui concerne le membre inférieur, une différence droite/gauche trop importante signifie que le sujet ne s'est pas suffisamment renforcé et qu'il risquera d'entrainer des lésions itératives ou des compensations pouvant surmener le côté le plus fort. Cet appareil n'est pas qu'un élément test puisqu'il permet également un travail de renforcement musculaire. On peut cependant lui faire un reproche : il évalue et renforce en isocinétique, mais dans quels sports sollicitons nos muscles de manière isocinétique ?
Myotest
Le Myotest est un accéléromètre qui permet d'évaluer des qualités physiques comme la force, la vitesse, la puissance, la détente. C'est un outil qui n'analyse pas un groupe musculaire analytiquement mais plus une fonction ou un geste précis et donc l'efficacité de toute la chaine musculaire qui permet la réalisation de ce geste ou de cette fonction. Par exemple, squats, sauts en puissance, en vitesse, mesure de la stiffness... Pour évaluer les résultats, il faudra là encore des mesures de référence prises avant le traumatisme musculaire. Pour conclure sur le Myotest, on peut dire que c'est un bon outill pour évaluer une fonction donnée et non pas une action musculaire isolée (flexion de genou). Et sont cout est environ 100 fois inférieur à un appareil d'isocinétisme...
Dynamomètre
Le dynamomètre que tout le monde connait, permet de mesurer la force du groupe musculaire que l'on veut. On pourra par exemple avec un dynamomètre à traction mesurer la force de flexion du genou et l'évaluer par rapport au côté sain. Mais son utilisation n'est pas très pratique.
Il faut retenir que l'isocinétisme est à la mode mais qu'il présente des défauts. En effet, il évalue des gestes non isocinétiques en isocinétisme et évalue les forces musculaires en CCO pour les muscles des membres inférieurs qui travaillent principalement en CCF.
Le Myotest présente une technologie moins poussée mais se rapproche plus de la réalité en testant quantitativement une fonction précise. De ce fait, il est plus parlant en évaluant l'efficacité de toute une chaine musculaire, sachant que le force d'une chaîne est celle de son maillon le plus faible.
Le dynamomètre n'a pas grand intérêt en évaluant UNE action d'UN groupe musculaire.
Il est important de noter que quelque soit l'outil utilisé, il faudra avoir des mesures de référence, car peu de sports sont parfaitement symétriques et on retrouve donc des asymétries de force physiologiques chez les sportifs. Toute l'importance des bilans médicaux en pré saison et régulièrement en cours de saison est ici, et servira aussi pour la prévention de ces blessures.

Conclusion

Le diagnostic d'une lésion musculaire des ischio jambiers est relativement simple à faire. Sa prise en charge thérapeutique ne présente pas de difficulté majeure mais elle doit être stricte au départ avec certaines règles à respecter (pas de massage, d'AINS...). L'évolution de la blessure dépendra de la vitesse de prise en charge de celle ci, et c'est notamment à ce niveau là que le sport professionnel a un net avantage sur le sport amateur. En effet, le fait d'avoir un kiné ou un médecin "sous la main" pour agir immédiatement sur la déchirure, réduira nettement le risque de complication. La rééducation au stade subaiguë n'est pas très compliquée et sera axée principalement sur le renforcement musculaire spécifique puis globale, puis sur une réathlétisation. Il faudra toujours essayer de renforcer le muscle le plus fonctionnellement possible. Certains moyens modernes (laser, ICOONE...), permettants d'accélérer et d'optimiser les processus de réparation sont de bons moyens de lutter contre l'apparition de fibrose cicatricielle notamment. On retrouve des séquelles dans environ 1 cas sur 4, séquelles qui nuisent à la carrières de beaucoup de sportifs. Donc la prise en charge des lésions musculaires n'est pas très compliquée mais elle doit être précoce, sérieuse, et les délais d'indisponibilité doivent absolument être respectés, afin d'éviter toute récidive ou toute complication.


http://www.ll-therapy.com